Dans son célèbre ouvrage de 1970, François Jacob assurait à son lecteur « qu’on n’interroge plus la vie dans les laboratoires ». Il tentait en même temps pourtant d’y fonder les principes d’une « connaissance du vivant », enfermant ainsi la réflexion philosophique dans un cercle inextricable: comment donc s’y prendre pour caractériser la différence entre le vivant et le non vivant, sans avoir recours à la vie?
Dans le prolongement de la réflexion que je mène depuis quelques années, ce livre tente de lever ce paradoxe en défendant les principes d’une « approche physique étendue » du vital qui rejette pourtant toute forme de métaphysique physicaliste, celle qui nous laisse croire qu’on peut tirer de la science ces deux affirmations ahurissantes: « le monde physique est complet » et « il est clôturé causalement ».