Grand philosophe, grand mathématicien, Descartes a-t-il été aussi un grand écrivain ? La question est classique. À l’évidence, il existe un style cartésien, dont le Discours de la Méthode offre une sorte de bouquet, avec ses longues phrases à la construction puissante et aux savantes modulations.
Ce style résulte d’une éducation littéraire que Descartes n’a en vérité jamais répudiée. De quoi cette éducation a-t-elle été faite ? Quelle relation le philosophe entretient-il avec le langage ? Comment passe-t-il du latin, « langue de ses précepteurs », au français, « langue de son pays » ? De quel travail de la pensée la phrase cartésienne est-elle le théâtre ?
Ces questions n’ont rien de subsidiaire. Se pencher sur le style de Descartes, c’est s’engager dans un voyage à travers ses textes. Des notes de jeunesse jusqu’aux dernières lettres, on y rencontrera des paysages presque ignorés, où s’incarne, au plus loin des simplifications scolaires, une pensée d’une audace restée inouïe.
Denis Kambouchner, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, est l’auteur de plusieurs ouvrages sur Descartes, dont L’Homme des passions (Albin Michel, 1995), Les Méditations métaphysiques de Descartes (PUF, 2005). Il co-dirige chez Gallimard les Œuvres Complètes du même auteur. Il a également publié plusieurs essais sur les problèmes de la culture et de l’éducation (L’école, question philosophique, Fayard, 2013). Il a été de 2008 à 2011 président du jury de l’agrégation de Philosophie.
12x16cm – 120p – 10,2€