Jacques Bidet : l’Etat-Monde

À lire comme on lit un roman policier : comme une analyse complexe mais systématique qui vous entraîne là où vous ne voudriez pas aller. L’argumentaire met aux prises philosophes (Spinoza, Kant, Hegel, Althusser, Derrida, Habermas, Honneth), historiens du moderne (Brenner, Meiksins Wood) et du global (Wallerstein, Arrighi, Sassen), Schmitt, Bourdieu et Foucault. Il fait apparaître qu’émerge, derrière notre dos, un État-monde de classe articulé au Système-monde impérialiste. Une anti-utopie, donc. Une thèse réaliste, qui n’est pas celle d’un État mondial.
Ou bien comme on lit un recueil de nouvelles liées les unes aux autres : comme autant de mises en perspective du même sujet. On peut ainsi scruter chaque chapitre pour lui-même. Les uns s’adressent aux économistes, d’autres aux sociologues et aux politologues, d’autres encore aux féministes, altermondialistes, théoriciens du discours ou chercheurs du postcolonial, d’autres enfin aux historiens, juristes ou géographes. Ils prennent chaque destinataire sur son terrain « scientifique » particulier. En y impliquant chaque fois le philosophe, c’est-à-dire aussi le citoyen.
Il n’y a qu’une seule idée, un seul paradigme : une théorie. Il s’agit bien sûr de transformer le monde, mais en commençant par le comprendre, là où Marx a en partie échoué. C’est donc aussi une refondation du marxisme qui est proposée.

Entretiens

Colloques

La philosophie médiatique

Coups de cœur

Histoire de la philosophie

Actualité éditoriale des rédacteurs

Le livre par l’auteur

La philosophie politique

La philosophie dans tous ses états

Regards croisés

Posted in Philosophie Politique and tagged .