Jean-Luc Nancy : Vérité de la démocratie

C’est à la politique en elle-même et au capitalisme en lui-même que s’adressait le mouvement profond de 68.

C’est à la démocratie gestionnaire que s’en prenait sa véhémence et, plus avant encore, c’est une interrogation sur la vérité de la démocratie qui s’y ébauchait. La vérité de la démocratie est celle-ci : elle n’est pas une forme politique parmi d’autres, à la différence de ce qu’elle fut pour les Anciens. Elle n’est pas une forme politique du tout, ou bien et à tout le moins n’est-elle pas d’abord une forme politique.  »

Démocratie  » est d’abord le nom d’un régime de sens dont la vérité ne peut être subsumée sous aucune instance ordonnatrice ou gouvernante mais qui engage entièrement 1′ » homme » en tant que risque et chance de  » lui-même « . Ce premier sens n’emprunte un nom politique que de manière accidentelle et provisoire. Ensuite,  » démocratie  » dit le devoir d’inventer la politique non pas comme ordre des fins mais des moyens d’ouvrir et de garder des espaces pour les inventer.

Cette distinction des fins et des moyens n’est pas donnée, pas plus que la distribution des « espaces » possibles. Il s’agit de les trouver, voire d’inventer comment ne même pas prétendre les trouver. Cette politique doit être tenue distincte de l’ordre des fins – même si la justice sociale constitue d’évidence un moyen nécessaire à toutes fins possibles.

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