Lucrèce : de la nature

Lucrèce ne s’est pas contenté de faire une version grecque, de transposer en latin les écrits d’Épicure. La force restée inouïe du De rerum natura vient de ce que cette œuvre est un hapax dans l’histoire de la rationalité. Le poète philosophe a réussi à conjoindre deux incompatibles, l’explication et la célébration, il s’est autorisé ce prodige immanent, une matière se faisant verbe parce que le verbe se fait matière : il ne craint pas d’établir une analogie entre la nature et son poème. Aussi ne saurait-on lire cette œuvre comme une simple importation de l’atomisme grec, elle signe un recommencement, elle brille comme une seconde aurore. À la philosophie est advenu un poème de même rang que ceux, à peine plus tardifs, de Virgile et d’Ovide, lesquels admiraient fort leur devancier et imitaient ses vers. « Les poèmes du sublime Lucrèce ne périront que le jour où le monde entier sera détruit ».

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