Jean-Luc Marion : Questions cartésiennes II. Sur l’Ego et sur Dieu

L’histoire de la philosophie procède parfois par synthèses, ou du moins par hypothèses synthétiques. Mais ces constructions ne tiennent que si elles reposent d’abord sur les piliers de questions particulières, étudiées sans préjugés et d’abord résolues pour elles-mêmes. Ce sont certaines de ces questions récurrentes dans les études sur Descartes que l’on aborde ici, poursuivant l’effort entrepris par les Questions cartésiennes parues en 1991. Il ne s’agit plus cette fois de traiter des problèmes soulevés par la relation complexe entre méthode et métaphysique, mais certains de ceux que posent l’ego, Dieu et les contextes où s’inscrit la pensée cartésienne. – L’ego : conduit-il nécessairement au solipsisme ou relève-t-il d’une altérité originaire ? Se trouve-t-il jamais remis en doute par Dieu ou valide-t-il immédiatement l’évidence comme une vérité ? En quel sens a-t-il rang de substance ? – Dieu : pourquoi importe-t-il de l’opposer au« Styx » et aux« destinées » ? De quel droit peut-on et doit-on lui assigner le titre si problématique de causa sui ? Pourquoi les grands postcartésiens ont-ils tous rejeté la doctrine si originale de la création des vérités éternelles ? Dans quel ensemble prennent place les trois définitions de Dieu que déploient successivement les Meditationes et les Responsiones ? – Les contextes : va-t-il de soi que Kant ait réfuté Descartes ou une commune décision critique (la finitude de la certitude) ne les réunit-elle pas plus intimement ? Les Meditationes se structurent-elles comme une démonstration linéaire ou comme un essentiel dialogue ? Pourquoi et comment Pascal conteste-t-il l’équivalence entre évidence et vérité ? Mersenne, l’ami proche et négligé, n’anticipait-il pas sur la définition cartésienne de la métaphysique ? Comme l’attestent l’abondance et la qualité de la recherche internationale quatre cents ans après sa naissance, l’interprétation de Descartes n’a jamais été aussi ouverte. Cette indécision n’infirme pourtant pas les travaux antérieurs, mais en résulte précisément. En effet, Descartes ne nous est pas un objet révolu, mais nous reste un interlocuteur inévitable, avec lequel se jouent encore nos propres innovations et nos dernières tentatives.

 

Caractéristiques

Nombre de pages:
264
Code ISBN:
978-2-13-083048-1
Numéro d’édition:
1
Format
15 x 21.7 cm

Autour de l’auteur

Jean-Luc Marion, ancien élève de l’École normale supérieure, est professeur à l’université de Paris-Sorbonne où il dirige le Centre d’Études Cartésiennes.

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Ancien élève de l’ENS Lyon, agrégé et docteur en Philosophie, Thibaut Gress est professeur de Philosophie en Première Supérieure au lycée Blomet. Spécialiste de Descartes, il a publié Apprendre à philosopher avec Descartes (Ellipses), Descartes et la précarité du monde (CNRS-Editions), Descartes, admiration et sensibilité (PUF), Leçons sur les Méditations Métaphysiques (Ellipses) ainsi que le Dictionnaire Descartes (Ellipses). Il a également dirigé un collectif, Cheminer avec Descartes (Classiques Garnier). Il est par ailleurs l’auteur d’une étude de philosophie de l’art consacrée à la peinture renaissante italienne, L’œil et l’intelligible (Kimé), et a publié avec Paul Mirault une histoire des intelligences extraterrestres en philosophie, La philosophie au risque de l’intelligence extraterrestre (Vrin). Enfin, il a publié six volumes de balades philosophiques sur les traces des philosophes à Paris, Balades philosophiques (Ipagine).