Edmund Husserl : Phénoménologie de l’attention

Peut-on, de l’existence d’un Cours consacré partiellement à l’attention, conclure à l’existence chez Husserl d’une phénoménologie de l’attention en bonne et due forme? En montrant comment l’attention entretient une relation complexe à la perception, à la volonté, à l’affect et à la réflexion, le phénoménologue fait ressortir l’originalité d’un vécu qui n’est pas un acte intentionnel au sens précis mais traverse les actes pour les porter à leur accomplissement : ni raison (à savoir volonté et réflexion), ni sentiment (à savoir affect et plaisir), l’attention remplit une fonction modulatrice des actes de la onscience, fonction qui fait à elle seule son originalité dynamique d’amorçage et d’adossage intégratif. Par une double réforme de l’intentionnalité (formelle) et de l’intensité (matérielle) de la conscience, il renvoie dos-à-dos, non sans y puiser certaines ressources, la problématique du champ de la conscience (Wundt) et celle, longuement discutée, de l’attention comme plaisir pris à remarquer (Stumpf).
Husserl joue sur une variation terminologique de l’attention (Zuwendung : conversion attentionnelle; Aufmerksamkeit : activité aperceptive de remarquer; attention : tension vers) qui démantèle une identité homogène donnée a priori et permet au langage d’épouser les modifications et mutations expérientielles du phénomène attentionnel. A-t-on pour autant affaire à une « phénoménologie de l’attention »? Nous laissons le lecteur juger et conclure lui-même après lecture.

Traduction, introduction et lexique par Natalie Depraz

Entretiens

Colloques

La philosophie médiatique

Coups de cœur

Histoire de la philosophie

Actualité éditoriale des rédacteurs

Le livre par l’auteur

La philosophie politique

La philosophie dans tous ses états

Regards croisés

Posted in Philosophie contemporaine and tagged , , .